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La chute des prix du pétrole conduit l’Angola à faire appel au FMI

Luanda, la capitale de l'Angola

Luanda, la capitale de l'Angola

Frappé de plein fouet par l’effondrement du prix du pétrole, l’Angola s’est résolu mercredi 6 avril à demander de l’aide au Fonds monétaire international (FMI).

Le plan d’aide, qui sera conditionné à des mesures d’économie, pourrait s’étaler sur trois ans. Les discussions avec le Fonds commenceront la semaine prochaine, lors de l’assemblée de printemps du FMI.

Les entreprises implantées en Angola voient plutôt d’un bon œil cet appel à l’aide. « Les dirigeants angolais ont tenté de masquer la gravité de la situation car ils n’ont aucune envie de voir le FMI mettre son nez dans leurs affaires. Mais c’était inévitable », juge le dirigeant d’une entreprise française implantée en Angola, qui préfère rester anonyme. Faute de devises, son business tourne au ralenti depuis plusieurs mois : « Depuis le mois de septembre, la banque centrale d’Angola ne délivre les dollars qu’au compte-gouttes. Je dois régler depuis des mois une facture de 15 millions de dollars, mais les autorités n’ont toujours pas autorisé l’opération de change. Pendant ce temps, la monnaie poursuit sa dégringolade, et je perds chaque jour de l’argent », explique-t-il. La monnaie angolaise, le kwanza, a chuté de 30 % en un an face au dollar.

Dans ce contexte, la plupart des entreprises ont réduit la voilure. « Nous limitons nos livraisons aux magasins qui sont en mesure de payer comptant », explique Jean-Baptiste Mouton, qui dirige la filiale de Pernod Ricard en Angola. Implanté depuis quatre ans dans le pays, le groupe de spiritueux français se livre depuis quelques mois à un « exercice d’équilibriste ». « Nos ventes diminuent mais nous parions sur le futur : c’est un marché plein de potentiel. »

En janvier et février, la banque centrale a réservé la totalité des dollars mis à disposition des entreprises à l’achat de médicaments et de denrées alimentaires. Ce qui n’empêche pas les pénuries de se multiplier. L’une des plus grandes chaînes de supermarchés angolaises, Kero, a ainsi rationné les bouteilles d’eau et il est devenu impossible de trouver un tube de dentifrice dans les rayons.

La situation sanitaire, surtout, est devenue catastrophique, car plusieurs médicaments essentiels sont désormais introuvables. « Plusieurs de mes employés ont ainsi perdu un proche qui n’a pas pu être soigné en raison de cette pénurie », témoigne un autre chef d’entreprise sous couvert d’anonymat. « L’hygiène est aussi devenue déplorable : à Luanda, la municipalité n’a même plus les moyens de ramasser les poubelles ! »

(source : le Monde Economie)

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